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Les 4 forces de l’identité numérique

De la publication E-reputation stratégies d’influence sur internet, (extrait du chapitre 5 «Agir en internaute, prévoir en stratège»), on retient le concept des 4 forces de l’identité numérique.

Il est extrêmement important de s’intéresser à son identité digitale et de comprendre comment la maîtriser. Cette maîtrise permettra la protection mais aussi la construction d’une réelle stratégie d’influence sur le net.

Quatre critères permettent d’identifier une identité numérique contrôlée : la cohérence, la preuve, la connexion et l’historique (d’après l’ouvrage):

  • La cohérence : l’ensemble des résultats renvoie à une identité cohérente, sans dissonance ni contradiction. L’addition des commentaires d’internautes, du discours officiel, des éléments de contenu que l’on retrouvera sur Google ou Facebook, doivent être au diapason, au service d’un seul message et d’une seule image.

  • La preuve : une identité numérique ne se paie pas de mots – elle se prouve. Photographies, articles de presse, témoignages, contributions Wikipédia : si le réel n’est plus le premier lieu de l’identité, il reste source de preuve. On cherchera donc, le plus possible, à connecter les éléments identitaires à des preuves, relayées sur le net, qui confortent le discours.
  • La connexion : une identité numérique contrôlée est nécessairement intégrée. Elle a trouvé sa place dans un univers de référence : qu’il s’agisse d’une industrie, d’un contexte politique, d’un groupe de passionnés… Elle est citée dans les « blogrolls » (liste de liens vers des blogs proches par leurs thèmes) et ses contenus sont repris par des prescripteurs inscrits dans le même univers. Une identité numérique peut d’ailleurs s’étendre sur plusieurs « sphères » relationnelles, toutes reliées et cohérentes entre elles.
  • L’historique : le temps est le premier allié de la crédibilité numérique. L’iden­tité numérique se construit jour après jour, au fil des interventions générées sur le web, des connexions établies, des documents publiés. Lors d’une recherche, l’internaute découvrira non seulement le présent mais aussi le passé d’une identité. Le web n’oublie jamais rien : il nous offre ainsi l’opportunité d’écrire une histoire – et de façonner avec elle notre identité.

Pour instaurer la confiance, une image numérique impeccable est primordiale. Savoir la maîtriser c’est mettre tous les avantages à notre honneur et assurer sa crédibilité et son influence professionnelle.

Des E-Politiciens ?

De nouveaux outils

Des politiciens internautes actifs, le phénomène ne choque pas. Le Journal de Montréal du 20 octobre 2012 rappelle que la politique à toujours fait bon ménage avec les nouvelles technologies, et ce de tout temps, y voyant un intérêt quant à la diffusion de leur message politique.

Néanmoins, toujours selon le Journal de Montréal, le web est une interface différente des autres médias : l’on peut réaliser de grandes campagnes à faible coût, et toucher un maximum de gens. De plus, l’homme politique se présente et s’exprime librement, ce qui le rend infiniment plus proche des citoyens qu’à la télévision ou à la radio. Les réseaux sociaux leur permettent plus, s’exprimer de manière courte (140 caractère pour Twitter), mais fréquente afin de toujours être présent sur la scène médiatique.

Cependant cet espace d’échange est contraignant et subtil d’utilisation :

Ceux qui s’abonnent à Twitter et Facebook au moment où une campagne électorale s’annonce, et qui deviennent silencieux le lendemain du jour du scrutin, mettent leur crédibilité en jeu et s’exposent à se faire traiter, avec raison, d’opportunistes. Lorsque nous ouvrons des canaux de discussion avec les citoyens, la moindre des choses est de ne pas les refermer.

En effet, si les politiciens surfent avec plaisirs sur la vague du net et des réseaux sociaux, leur E-réputation n’en est que plus complexe à gérer. S’exposer sur le net c’est remettre en jeux sa « crédibilité » d’où la nécessité de faire le bon dosage entre « vie privée » et « vie publique ».

L’E-Campagne d’Obama

Grand utilisateur des réseaux sociaux, Barack Obama a su rassembler ses « fans » et « followers » avec brio pour ses deux campagnes à la présidence des Etats-Unis avec 20 millions d’abonnés Twitter et 30 000 fans sur Facebook selon le quotidien régional La Montagne

Il a su se dresser comme ambassadeur d’une génération connectée, ce qui a fortement joué en sa faveur face à Mitt Romney, nettement moins populaire sur le net. La campagne politique s’adapte à la révolution du web et à l’hyper-connection :

Serrer des mains et tous les évènements des campagnes classiques n’ont pas disparu. C’est toujours nécessaire pour l’emporter, mais, si vous n’avez aucune stratégie sur internet, vous ne pourrez pas gagner non plus.

Là encore les dérapages sont faciles, le quotidien donne l’exemple de Mitt Romney, qui a, en raccourcissant son tweet sensé expliquer ses actions en faveur de la parité de son équipe technique, a fait l’effet inverse : « Nous nous sommes tous efforcés de trouver des femmes qui avaient les compétences et les qualifications pour devenir membres de notre équipe [] et j’ai rapporté des classeurs pleins de femmes » au lieu de « classeurs pleins de CV de femmes ».

Comme il est rapide de poster un commentaire de moins de 140 caractères, les réactions ne se font pas attendre. Et ce n’est précisément pas l’endroit pour donner le bâton pour se faire battre.

Sur Internet, rien ne s’efface

ENQUÊTE | Frasques de jeunesse, histoires sentimentales ou fautes professionnelles : tout circule sur Internet, et rien ne se jette. Dès lors, comment faire pour ne pas rester marqué à vie quand son image est ternie ? Enquête, alors qu’arrive sur les écrans “The Social Network”, le film de David Fincher sur Facebook. Par Emmanuelle Anizon – Télérama n° 3169

Télérama dédie sa couverture à l’E-réputation, cette malédiction dont les éléments constituants seraient des marques qui ne subissent pas les effets du temps.

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Dossier Télérama n° 3169 

 

L’article débute par l’exemple de Sophie, victime dans sa vie professionnel d’un blog créé par des amis à elle, des années au paravent.

Des traces dont vous n’avez pas conscience, que vous n’avez pas choisi de laisser, mais que l’obscur algorithme de Google pioche dans la Toile et jette sans votre accord sur la place publique numérique.

Ce concept est vieux, il ne suffit pas de ne rien poster sur soi pour ne pas subir son E-réputation. Aujourd’hui, il est primordial d’exercer une fonction de contrôle des données diffusées sur soi. Car comme l’a dit Sartre, « l’enfer c’est les autres » :

Dans cette bataille à ciel ouvert, chaque combattant est un média en soi, capable de fournir de l’info sans limitation de volume, d’espace ou de durée.

Les internautes se font auteur sur chaque sujet, jugent sans limite. Les professionnels en font les frais, comme les célébrités ou les individus lambda qui ont eu le malheur d’être au mauvais endroit au mauvais moment :

On applaudit la société numérique, extraordinaire aiguillon démocratique. On en mesure aussi l’immaturité.

En première ligne, les adolescents : exposés à un monde virtuel sans limite, les dangers semblent bien loin d’eux, dans la vie réelle. L’exemple d’Amanda Todd témoigne de cette impunité qu’on les jeunes internautes, non conscients des risques ; alors que des « études Américaines affirment que 40 % des adolescents se disent harcelés sur Internet ». Le rêve serait, qu’un jour ces jeunes, arrivés à l’âge de travailler puissent effacer ce passé enfantin. Hélas, le problème est plus complexe que ça. La question du droit à l’oubli reste en pour parlé, tout comme la loi qui l’accompagne.

Entretenir son E-réputation à de véritables allures de casse-tête. Alors qu’il faut être très vigilant quant aux informations que l’on diffuse sur soi, il faut aussi être présent sur le net pour contrôler l’image que les autres véhiculent de nous – sous peine de voir resurgir, des années après, des éléments très compromettants. Le plus grave étant, peut être, que finalement la véracité de l’information n’a aucune importance, le doute suffit à dissoudre toute crédibilité. A l’inverse, un profil trop bien entretenu par les entreprises de communication ou par soi-même, peut paraître trop statique aux yeux des chercheurs de têtes. Bref, pour être soi même sur le net, encore faut-il savoir à qui l’on veut plaire !

Le droit à l’oubli, une utopie ?

Le 23 mars 2010, une proposition de  loi sur le droit à l’oubli numérique a été votée au Sénat. A ce jour, elle n’a toujours pas été débattue à l’Assemblée Nationale. La question que nous nous posons est la suivante : une telle loi a-t-elle un avenir ?

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Il est légitime de se le demander, car une telle loi impliquerait le fait de pouvoir supprimer des informations personnelles des internautes soit par eux-mêmes, soit par une autorité supérieure. Ce qui est assurément très difficile à mettre en place.  Dans le premier cas, il est difficile d’imaginer un protocole dans lequel l’utilisateur aurait accès à toutes les données le concernant et un pouvoir d’action sur ce contenu. Dans le second cas, il est aussi difficile de croire qu’un service public puisse traiter toute la demande. Dans tous les cas, il s’agit de débourser beaucoup d’argent pour un résultat assez incertain. Mais une telle loi pourrait proposer une « date de péremption des fichiers numériques », ce qui réglerait en partie le problème : les fichiers contenant des informations personnelles seraient en ligne pour une durée limitée. Cela éviterait que certaines personnes se voient handicapées à vie dans leurs démarches professionnelles à cause d’une photo compromettante par exemple. Quelle que soit la formulation de la loi finale, il faudrait qu’elle accroisse les pouvoirs de l’instance de contrôle indépendante qu’est la CNIL, qui est déjà un bon rempart contre les abus sur la toile.

Cependant, en sus des problèmes technique de mise en place d’une telle loi, cette dernière pourrait bien avoir quelques soucis. En effet, les grands groupes de l’industrie du web n’y seraient pas franchement favorables. Comme le dit Yann Padova qui travaille à la CNIL, « Quand vous utilisez un service gratuitement, c’est que le produit, c’est vous« . Il signifie par là que les grands groupes comme Google ou Facebook font leurs bénéfices sur la vente de nos données personnelles. Leur lobby étant puissant, ils pourraient mettre quelques bâtons dans les roues dans l’édification d’une loi restreignant leurs bénéfices potentiels. D’autre part, il faut prendre en compte que les informations peuvent être dupliquées sur des sites hébergés hors de France, ce qui en font des informations non soumises au droit français. Une loi serait inutile dans ce genre de cas.

Finalement, l’idée du droit à l’oubli a beau être tout à fait louable, il semblerait que sa mise en place effective soit particulièrement difficile. Mais ne soyons pas trop pessimistes, car comme le souligne Eric Barbry :  « L’industrie du Web est puissante, mais n’empêchera pas la mise en place de règles. », et Pierre Fontaine de conclure : «  L’histoire nous prouve que quand il a fallu taper sur les puissants et aller au contentieux, on y est allé. » (lire l’article complet de Pierre Fontaine)

Le Recrutement 2.0

Aujourd’hui et plus que jamais, le recrutement passe par le web. Dossier de demandes d’emplois en ligne, site référenceur d’annonces d’offres d’embauche, le web s’est démocratisé comme moyen de mise en relation professionnel important.

C’est de plus en plus fréquemment que les recruteurs inspectent l’e-réputation de leur employés potentiels avant recrutement. En effet, un haut niveau d’étude, une bonne culture web et une maîtrise des réseaux sociaux ne suffit plus : il faut désormais soigner sa réputation en ligne. Et si cette pratique s’accroît aux États-Unis, elle a créée le débat en France lorsque l’entreprise Quechua a fait circuler son annonce dans laquelle un Score Klout de 35 figurait dans les critères de recrutement.

Cette importance de l’e-réputation concerne en priorité les emplois du domaine des relations publiques, du marketing et de la vente. Mais le recours au Score Klout reste très controversé et critiqué en France. C’est en effet une méthode qui manquerait de fiabilité.

Et si une enquête réalisée fin 2011 par l’Institut TNS Sofres pour Expectra, (filiale du groupe Randstad) affirme que 51% des responsables des ressources humaines recourent aux réseaux sociaux “régulièrement ou occasionnellement” pendant la phase de recrutement, la consultation de Linkdln (qui compte 175 millions d’utilisateurs) et Viadeo serait amplement suffisante.